Pourquoi le mal du pays est normal et comment le soulager ?

Lorsque les enfants partent seuls, ils souffrent souvent du mal du pays. Une bonne préparation aux vacances sans les parents peut éviter un désagrément imminent. Car le temps passé à l’étranger favorise le développement de la progéniture.

A partir de quel âge peut-on envoyer les enfants seuls en vacances ?

Il n’y a pas de données contraignantes, car le développement de chaque enfant est individuel et des facteurs extérieurs entrent en jeu. L’important est que l’enfant soit prêt à partir et qu’il s’en réjouisse. Entre 4 et 6 ans, il peut s’agir des premières nuitées chez des amis, entre 6 et 9 ans, des premiers camps scolaires ou associatifs de courte durée et à partir de 10-12 ans, des camps de classe ou de vacances d’une semaine.

Néanmoins, tous les enfants ne sont pas forcément enthousiastes, car certains d’entre eux ont le mal du pays.

Combien d’enfants sont concernés ?

Le mal du pays est quelque chose de tout à fait normal. Outre l’impatience, il y a aussi la peur de la nouveauté et de l’inconnu. Une fois arrivés dans leur nouveau lieu, tous les enfants auront des moments de nostalgie de la maison. Mais chez certains enfants, la nostalgie, le mal du pays, devient si fort que ni les distractions, ni les consolations, ni les encouragements ne peuvent les aider et qu’ils ne veulent plus que rentrer chez eux.

Les enfants souffrent-ils plus souvent du mal du pays que les adultes ?

Les enfants comme les adultes peuvent souffrir fortement du mal du pays. Mais à la différence des adultes, les enfants ne sont pas encore capables de réguler, de gérer et de contrôler leurs émotions en fonction de leur âge. Les enfants sont encore moins stables sur le plan émotionnel. Parler de ses sentiments est souvent encore difficile et peut même être humiliant. Les enfants sont en train d’apprendre, d’essayer et de faire des expériences. L’acquisition d’expériences personnelles est une étape importante vers l’autonomie et le lâcher-prise.

Le mal du pays est tout à fait normal. La peur de la nouveauté et de l’inconnu en fait partie.

Quels sont les signes typiques ?

Les premiers signes peuvent être que l’enfant se replie sur lui-même, qu’il dort mal, qu’il est collant ou qu’il se plaint de maux de tête ou de ventre. Les peurs peuvent prendre le dessus, comme par exemple la peur d’être seul, de s’endormir, de manger, de faire des activités ou de rencontrer d’autres enfants. L’enfant ne montre aucune anticipation, est déprimé, pleure souvent ou craint que ses parents n’aillent pas bien s’il n’est pas là.

Y a-t-il des enfants qui sont particulièrement touchés par le mal du pays ?

Ce sont surtout les jeunes enfants qui sont encore plus attachés à leurs parents. Mais d’autres facteurs peuvent également renforcer cette tendance. Par exemple, lorsque les enfants ont peu de pratique et d’expérience du sommeil sans famille ou se trouvent dans une situation de vie particulière, comme par exemple en cas de séparation des parents, de maladie de l’un des parents ou de décès au sein de la famille. Les enfants qui manquent d’indépendance, qui sont timides ou anxieux, qui ne trouvent pas ou moins rapidement le contact ou qui souffrent d’une anxiété sociale ont également tendance à le faire. Il peut également être difficile pour les parents trop anxieux de dire à leur enfant qu’il va leur manquer et de lui promettre de venir le chercher immédiatement s’il le souhaite. Mais les enfants peuvent aussi être contaminés par un autre « enfant du mal du pays ».

Que peuvent faire les parents à titre préventif ?

Se réjouir avec l’enfant, faire confiance à l’enfant, en parler, se renseigner ensemble sur le lieu ou les activités, parler ouvertement des soucis et des craintes, demander ce que l’enfant attend avec impatience, parler de ses propres expériences, développer des solutions ensemble ou donner un objet familier, par exemple une photo de famille, une peluche, une taie d’oreiller ou un talisman.

Que devraient-ils éviter de faire ?

Les parents ne devraient pas promettre à l’enfant de venir le chercher s’il le souhaite. Ils lui donneraient ainsi un sentiment d’insécurité. Ils ne devraient pas non plus convenir d’appels quotidiens. Si c’est le cas, l’appel doit être convenu un jour précis. Si possible, les adieux devraient être brefs. Ils signalent ainsi à l’enfant qu’ils le croient capable de voyager sans ses parents.

Comment les enfants apprennent-ils à gérer le mal du pays ?

En étant encouragés par les parents à se confier aux personnes qui s’occupent d’eux et à parler de leurs peurs, de leurs craintes et de leurs soucis. Il peut également être utile de donner à l’enfant un carnet de voyage pour qu’il puisse noter les expériences de la journée et les partager avec ses parents et ses frères et sœurs à son retour.

Quand la souffrance est-elle si grande que les parents doivent intervenir?

Après deux jours, l’encadrement doit prendre contact avec les parents. Dans un premier temps, les parents peuvent encourager l’enfant au téléphone et lui demander ce qu’il a fait et vécu jusqu’à présent, ce qu’il a aimé et ce qu’il aimerait encore faire. Si cela n’aide pas, il faut aller chercher l’enfant avec des mots d’encouragement : « Tu as réussi pendant deux ou trois jours ! »

Il est tout à fait normal que certains enfants aient besoin de plus de temps ou de plusieurs tentatives.

Et comment faire mieux la prochaine fois ?

Les parents ne doivent pas être déçus ni faire de reproches. Il est tout à fait normal que certains enfants aient besoin de plus de temps ou de plusieurs tentatives. Ils peuvent souligner les points positifs et être fiers que l’enfant soit prêt à partir et qu’il ait réussi à rester avec eux pendant deux ou trois jours. Vous pouvez également parler avec l’enfant de ce qu’il a vécu et souligner les bons moments et les situations dont il se souvient. L’enfant apprend de cette expérience et la prochaine fois, cela se passera certainement mieux.

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